13. Retour de Hong Kong |
Le terrorisme puise sa source et sa possibilité, telle qu’elle se manifeste à l’heure actuelle, dans une véritable dialectique entre le micro- et le macro-, entre le local et le global, entre le ponctuel et l’omniprésent, tant au niveau de son organisation qu’à celui de son action. C’est en regardant, dans un aéroport international, le nombre sidérant des moniteurs indiquant l’état des vols programmés ; en visualisant ainsi, en un simple point d’intersection de leur multitude, la densité des circulations s’effectuant à chaque instant de part en part de la planète, que se réalise le plus clairement, par exemple, le caractère foncièrement aléatoire du danger potentiel. Si l’on s’accorde, outre cela, sur le fait que le trafic aérien ne peut être qu’un vecteur de cibles parmi d’autres, fantasmatiquement investi dans notre inconscient collectif comme support privilégié des actions terroristes depuis septembre 2001 mais, concrètement, d’un rapport tout à fait mineur avec la masse de l’ensemble des opérations menées à l’échelle mondiale, la diffusion de la menace, des moyens, des lieux, des objectifs virtuels auxquels elle pourrait s’attaquer prend toute sa signification et la mesure de son ampleur. |